Un article de Marlène Schiappa.
« Une maison écologique, ce n’est pas une yourte. » Voilà le message que veulent faire passer Christophe Lachassagne et Walter Dresscher, deux jeunes architectes durables. Le premier, blond et Français, a fondé le cabinet Ethik-A et le second, brun et Hollandais, travaille pour la prestigieuse agence OIII Architecten. Les différences s’arrêtent là : même silhouette élancée, même pull fin col en V avec chemise assortie, mais surtout, même approche éthique et visionnaire de leur métier. En clair, ils n’ont pas attendu la Semaine du Développement du même nom pour faire de l’architecture durable. Il y a une dizaine d’années, en France, c’était une branche confidentielle de l’architecture, mais depuis que le thème a été mis à la mode par une prise de conscience collective, on voit pousser des maisons, des écoles, et même des supermarchés durables. Avec une belle surprise à la clé : les bâtiments durables permettent des économies d’énergie, mais ils coûtent aussi moins cher à l’achat !
C’est le souci du bien public qui a conduit Christophe Lachassagne à se tourner vers l’architecture durable « Il est étrange de constater que les premières écoles primaires de 1881, sont toujours en service alors que les équipements des années 50 ou 60 sont devenues obsolètes, et sont détruits. Comment accepter ça sans réagir ? » Dans un français presque parfait, Walter Dresscher renchérit: « L’architecture devrait être durable par nature ! On n’a réagi que trop récemment après avoir laissé aller cette situation, jusqu’à confronter le monde à une vraie crise écologique. La nécessité de respecter l’environnement est vécue comme une contrainte créant des limites aux architectes alors que je trouve que c’est justement un catalyseur pour la création... »
Et si vous imaginez qu’ils construisent des cabanes en bois, détrompez-vous. Pour Christophe Lachassagne, il suffit parfois de bon sens pour bâtir une maison durable « En mettant les chambres à l’Est, les séjours et pièces de vie à l’Ouest, vous profitez au maximum de l’éclairage naturel, et vous diminuez l’usage de l’électricité » L’utilisation de certaines matières offre aussi des économies d’énergie : par exemple, une terrasse plantée permet, grâce à la terre présente sur le toit, d’isoler au mieux une maison ou un immeuble. Pour une grande surface, jusqu’à 200 Euros de chauffage par mois peuvent être ainsi économisés. Une somme exponentielle quand on parle de bâtiments publics ou de centres commerciaux durables, comme ça se fait beaucoup en Hollande, où on peut voir un vrai travail d’urbanisme durable et des quartiers écologiques entiers.
La bonne surprise, c’est le prix : alors que les clients s’attendent à voir gonfler leur note s’ils font appel à un architecte, en fait, la facture affiche 35% de moins - à prestation égale. Walter Dresscher et Christophe Lachassagne font les calculs pour nous : « La démonstration est simple, le coût moyen de la construction aujourd’hui hors achat du terrain se situe aux alentours de 1000 / 1200 euros pour une gamme moyenne. Sur ce montant l’architecte prendra un pourcentage pour une mission complète (de l’esquisse à la livraison clé en main au client) entre 9 et 15%. Ce qui fait un coup au m² compris entre 90 et 150 euros et un total de 1150 euros au m². Cette même construction serait vendue par un constructeur au minimum, en fonction de sa localisation, 2 000€. Soit 850€ plus cher ! »
Alors que la Semaine du Développement Durable prend fin aujourd’hui même, les deux architectes mettent en garde contre la banalisation des mots « durable » et « écologique ». Pour eux, par exemple, la norme HQE n’est qu’un strict minimum syndical. « Pour bénéficier du label, il suffit de remplir seulement 6 critères sur 14 ! Or, les 5 premiers ne sont que le rappel de ce que tout architecte doit faire déontologiquement. L’architecture durable va bien au-delà du simple label HQE, qui n’est qu’un coup de peinture verte sans apprêt. » dénonce Christophe Lachassagne. Soucieux de sensibiliser le grand public et de partager les valeurs qui les ont conduits à concevoir « autre chose que des bâtiments jetables », OIII Architecten (dont Walter Dresscher se fait l’éclaireur en France) et Ethik-A se sont associés pour monter un blog sur le sujet. Le Centre culturel Suédois de France consacre une grande exposition gratuite à l’architecture durable jusqu’au 19 avril. En pleine période de débat sur le Grand Paris, le Pavillon de l’Arsenal, haut lieu de l’urbanisme et de l’architecture, organise également une conférence-débat sur le thème : « Une métropole urbaine durable ? » à la fin du mois. Doucement mais sûrement, l’architecture durable s’installe dans le paysage.
C’est le souci du bien public qui a conduit Christophe Lachassagne à se tourner vers l’architecture durable « Il est étrange de constater que les premières écoles primaires de 1881, sont toujours en service alors que les équipements des années 50 ou 60 sont devenues obsolètes, et sont détruits. Comment accepter ça sans réagir ? » Dans un français presque parfait, Walter Dresscher renchérit: « L’architecture devrait être durable par nature ! On n’a réagi que trop récemment après avoir laissé aller cette situation, jusqu’à confronter le monde à une vraie crise écologique. La nécessité de respecter l’environnement est vécue comme une contrainte créant des limites aux architectes alors que je trouve que c’est justement un catalyseur pour la création... »
Et si vous imaginez qu’ils construisent des cabanes en bois, détrompez-vous. Pour Christophe Lachassagne, il suffit parfois de bon sens pour bâtir une maison durable « En mettant les chambres à l’Est, les séjours et pièces de vie à l’Ouest, vous profitez au maximum de l’éclairage naturel, et vous diminuez l’usage de l’électricité » L’utilisation de certaines matières offre aussi des économies d’énergie : par exemple, une terrasse plantée permet, grâce à la terre présente sur le toit, d’isoler au mieux une maison ou un immeuble. Pour une grande surface, jusqu’à 200 Euros de chauffage par mois peuvent être ainsi économisés. Une somme exponentielle quand on parle de bâtiments publics ou de centres commerciaux durables, comme ça se fait beaucoup en Hollande, où on peut voir un vrai travail d’urbanisme durable et des quartiers écologiques entiers.
La bonne surprise, c’est le prix : alors que les clients s’attendent à voir gonfler leur note s’ils font appel à un architecte, en fait, la facture affiche 35% de moins - à prestation égale. Walter Dresscher et Christophe Lachassagne font les calculs pour nous : « La démonstration est simple, le coût moyen de la construction aujourd’hui hors achat du terrain se situe aux alentours de 1000 / 1200 euros pour une gamme moyenne. Sur ce montant l’architecte prendra un pourcentage pour une mission complète (de l’esquisse à la livraison clé en main au client) entre 9 et 15%. Ce qui fait un coup au m² compris entre 90 et 150 euros et un total de 1150 euros au m². Cette même construction serait vendue par un constructeur au minimum, en fonction de sa localisation, 2 000€. Soit 850€ plus cher ! »
Alors que la Semaine du Développement Durable prend fin aujourd’hui même, les deux architectes mettent en garde contre la banalisation des mots « durable » et « écologique ». Pour eux, par exemple, la norme HQE n’est qu’un strict minimum syndical. « Pour bénéficier du label, il suffit de remplir seulement 6 critères sur 14 ! Or, les 5 premiers ne sont que le rappel de ce que tout architecte doit faire déontologiquement. L’architecture durable va bien au-delà du simple label HQE, qui n’est qu’un coup de peinture verte sans apprêt. » dénonce Christophe Lachassagne. Soucieux de sensibiliser le grand public et de partager les valeurs qui les ont conduits à concevoir « autre chose que des bâtiments jetables », OIII Architecten (dont Walter Dresscher se fait l’éclaireur en France) et Ethik-A se sont associés pour monter un blog sur le sujet. Le Centre culturel Suédois de France consacre une grande exposition gratuite à l’architecture durable jusqu’au 19 avril. En pleine période de débat sur le Grand Paris, le Pavillon de l’Arsenal, haut lieu de l’urbanisme et de l’architecture, organise également une conférence-débat sur le thème : « Une métropole urbaine durable ? » à la fin du mois. Doucement mais sûrement, l’architecture durable s’installe dans le paysage.
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