Nauru est un îlot corallien de 21 km2 perdu dans l’Océan Pacifique à l’est de l’Australie et à 2000 Kms de la Papouasie Nouvelle Guinée. Un îlot parmi tant d’autres. Celui-ci a cependant une particularité, Nauru est le plus petit Etat de la planète avec un peu plus de 13 000 habitants dont 60 % d’autochtones, les Nauruans.
Dans les années 70 ce fut l’un des pays les plus riches du monde. Cette richesse s'est construite sur l'extraction et l'exploitation du phosphate dont les sous sols de l'île étaient remplis. Ce n'est qu'après avoir obtenu leur indépendance le 31 janvier 1968, que les Nauruans purent enfin percevoir les dividendes du phosphate, l'industrie du phosphate étant auparavant aux mains d'une multinationale australienne. Pendant plus de trente ans, les pêcheurs Nauruans vécurent comme des "nouveaux riches". A la fin des années 90 avec le déclin du gisement et la baisse des cours mondiaux du minerai, Nauru entra en décadence et en 2004, ce fut la faillite. C'est aujourd'hui un pays ravagé, retourné à sa pauvreté originelle, la terre y est dévastée et l'île regorge de carcasses de 4 x 4 rouillés vestiges de sa splendeur passée. Sur le plan de la santé publique, les Nauruans paient le prix fort de leur passage ultra rapide à la société de consommation, ils ont l'un des plus forts taux d'obésité et de diabète au monde.
Le destin tragique de Nauru a fait l'objet d'un film documentaire passé sur Arte et récemment d'un petit livre de Luc Folliet, "Nauru, l'île dévastée".
Voir aussi un article de l'Express :
"Fascinés par l'argent facile, les Nauruans ont succombé aux appâts de la société de consommation. Conserves et surgelés ont supplanté le régime traditionnel de taros, noix de coco, papayes et poisson. Peuplée d'obèses, Nauru compte désormais le deuxième taux de diabète le plus élevé au monde. Pendant trois décennies, le mirage de l'argent facile a dissuadé deux générations de tout apprentissage. Comment, dans ces conditions, apprendre à cultiver son jardin et redécouvrir les techniques de pêche à la senne? Surtout avec un plateau central, vidé de son sol, creusé jusqu'à l'os pour extraire les phosphates, réduit à un paysage lunaire de pitons de corail mort, parfois hauts de plusieurs mètres. Et un récif fragilisé par la pollution. Seule une étroite bande côtière n'a pas été exploitée et a conservé son sol. "
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