vendredi 31 août 2012

DÉCHETS : RÉGRESSION AU CONSEIL GÉNÉRAL 


       Daniel Alamelou, l'actuel Vice Président en charge de l'environnement, qui affirmait il y a peu qu'il n'y aurait pas d'incinérateurs

Dix ans plus tard, les mêmes mauvais acteurs  du Conseil Général décident donc de nous rejouer le même sketch éculé. Comme nous l’apprend la presse d’aujourd’hui, ce sont à nouveau deux incinérateurs de déchets ménagers que les conseillers généraux souhaitent imposer aux Réunionnais. Les arguments n’ont pas varié, ni les éléments de langage, ni la tartufferie généralisée qui caractérise cette collectivité. L’incompétence le dispute au cynisme. Ce sont quasiment les mêmes élus qui il y a dix ans justifiaient l’incinération puis en 2006, opérant un virage à 180°, la condamnaient vertueusement et qui aujourd’hui finalement la trouvent  à nouveau épatante ! Ils sont toujours là et répètent comme des perroquets les mêmes discours sirupeux et mensongers que leur soufflent les conseillers marketing des multinationales du secteur : les incinérateurs sont « de nouvelle génération », ils sont inoffensifs pour la santé, ça ne détruira pas le tri sélectif, ça produira de l’énergie, etc.
Si on examine le bilan en dix ans des précédents Plans Déchets du Conseil Général, on s’aperçoit qu’aucun des objectifs fixés n’a été atteint. 84% des déchets continuent à partir en décharge alors que l’objectif 2010 était un taux d’enfouissement de 15 % ! Le taux de valorisation matière et organique est toujours de 16 % alors que l’objectif 2010 était de 43 %, une vingtaine de décharges devaient être réhabilitées, seules trois l’ont été, etc. C’est un échec total !
La méthode des élus qui siègent  au Conseil Général et dans les EPCI est simple : on cause, on raconte tout et son contraire mais surtout on ne fait rien. Du coup, effectivement, on espère que l’opinion lassée et inquiète devant le spectacle des centres d’enfouissements saturés, finira par accepter comme inéluctable la construction de deux incinérateurs. En 2006, nous étions une poignée à créer ACCIDOM, une association citoyenne qui a eu le mérite, avec quelques autres, de susciter un débat qui avait contraint les élus à renoncer publiquement à cette filière mortifère et archaïque. Mais les conseillers généraux n’auront pas su ou plutôt pas voulu saisir l’opportunité de la révision du Plan pour élaborer des solutions innovantes et adaptées à notre insularité. Toute honte bue, ils se renient et reviennent  dix ans en arrière. Mais il n’est pas sûr que les Réunionnais acceptent aussi facilement une telle régression.

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