jeudi 30 août 2012

CONSEIL GÉNÉRAL : UN 3ÈME PLAN DÉCHETS ?


Nous apprenons (ici) que quinze mois à peine après avoir approuvé une deuxième version de son Plan D’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PDEDMA), le Conseil Général s’apprête à lancer une troisième révision. Cela n’a rien d’étonnant.  Nous avions dénoncé dès juin 2011, les ambiguïtés de cette deuxième version dans laquelle on avait simplement remplacé la filière contestée de l’incinération par une filière de tri mécano biologique tout aussi contestable. Et le positionnement de son Vice Président en charge de l’environnement, qui évoquait déjà, mais à mots couverts, un possible recours à la filière d’incinération, laissait planer un sérieux doute sur la fiabilité et la sincérité de cette version.
La comédie du PDEDMA a commencé il y a plus de dix ans (ici). En 2001, lors de l’élaboration du  Plan, 1ère version, les élus du Conseil Général, unanimes, prônaient l’incinération des déchets, filière qui était pourtant partout ailleurs contestée, notamment pour la dangerosité de ses émanations de dioxines cancérigènes. Puis en 2006, sous la pression exercée par les associations environnementales, dont ACCIDOM, ces mêmes élus proclamaient qu’ils renonçaient à l’incinération, revirement qui s’expliquait surtout par l’approche des élections municipales et cantonales. Et en 2008, avec le changement de majorité politique, le Conseil Général s’engageait dans cette révision qui aboutissait il y a un an à un PDEDMA version II dans laquelle la Collectivité renonçait officiellement à l’incinération. Elle prône désormais la filière dite du « tri mécano biologique ». Hélas, cette filière est très coûteuse, elle ne créé pas d’emplois, elle pose le problème de l’écoulement du compost et déresponsabilise les usagers, elle ne règle donc  aucun problème et laisse toujours entrouverte la porte (ici) pour un retour de l’incinération.
Bref, depuis dix ans le Conseil Général de la Réunion semble avoir comme spécialité de copier avec retard les mauvaises « solutions » métropolitaines. Mais aujourd’hui les échéances approchent avec la saturation prochaine des deux centres d’enfouissements et l’Etat, très présent sur ce dossier, continue à exercer une pression constante sur des élus visiblement dépassés par la complexité du problème.
Cette annonce d’une troisième révision était donc inéluctable tant était mauvaise la version numéro II mais elle montre surtout que les élus, en dix ans de mandats ont été incapables de relever les défis environnementaux que pose la gestion des déchets. Les écologistes vont devoir redoubler de vigilance et faire la preuve qu’ils sont capables, eux, d’apporter des solutions alternatives.

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