dimanche 7 décembre 2008

Investissements massifs dans l'exploitation des combustibles fossiles




Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la consommation d’énergies fossiles ne décline pas au profit des énergies renouvelables (EnR), c’est même plutôt le contraire. Entre 1990 et 2005, la consommation mondiale de ressources fossiles a augmenté de 50 % alors que dans le même temps les EnR progressaient de + 33 %. En réalité l’écart dans l’utilisation des deux types de ressources s’est creusé au profit des fossiles. Il serait naïf de croire que les combustibles fossiles vont décliner rapidement dans les années qui viennent.
L’Agence Internationale pour l’Energie (AIE, organe crée par l’OCDE) estime qu’il faudrait investir 26 000 milliards de dollars dans les infrastructures énergétiques d’ici 2030 pour sécuriser l’approvisionnement en énergies, notamment le gaz et le pétrole, investissements "massifs" mais nécessaires selon elle, si le monde veut éviter un nouveau choc pétrolier. L’Agence met notamment en garde contre le déclin de production des champs de pétrole.
Pourtant le rapport annuel de l’AIE, le World Energy Outlook 2008 évoque la nécessité d’une « révolution énergétique » afin de répondre à deux défis majeurs : « assurer des approvisionnements énergétiques fiables à des prix rentables et accomplir une transformation rapide du système d’approvisionnement afin qu’il devienne sobre en carbone, efficient et respectueux de l’environnement ». Mais cette « révolution énergétique » n’ a rien à voir avec une transition du système énergétique vers les EnR. L’agence s’attache à déterminer les perspectives de production de pétrole et de gaz estimant que « le risque n’est pas tant de manquer de ressources dans le monde que de ne pas investir là où c’est nécessaire ». Pour l’AIE le monde n’est pas à court de pétrole dans l’immédiat mais est confronté au problème de la hauteur des investissements nécessaires pour que la production pétrolifère augmente comme prévu pour être en capacité de répondre à un accroissement rapide de la demande de nombreux pays et alors que les gisements de pétrole conventionnels déclinent. Dans son scénario de référence, l’AIE estime que la demande mondiale d’énergie primaire augmentera de 45 % entre 2006 et 2030 mais qu’en 2030, les combustibles fossiles représenteront encore 80 % du bouquet mondial des énergies primaires. On est donc loin d’un scénario vertueux avec triomphe des EnR. Le taux de déclin naturel des gisements au lieu d’inciter à investir massivement dans les EnR, incite l’AIE à préconiser d’investir « en amont tant dans les gisements existants pour freiner le déclin naturel que dans les nouveaux gisements pour compenser la baisse de production des gisements existants et répondre à la demande croissante ».
Bref, l’Agence ne conçoit d’autre perspectives que la « fuite en avant » vers toujours plus d’énergies fossiles......

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