dimanche 7 décembre 2008

Le business du changement climatique



World Energy Outlook

C’est le nom du rapport annuel de l’AIE, l’Agence Internationale de l’Energie créée par les pays de l’OCDE. L’Agence représente les intérêts des pays riches hors OPEP. Si son champ d’investigation est le secteur énergétique, elle est surtout préoccupée par la défense des intérêts stratégiques des pays industrialisés sur le plan des approvisionnements en combustibles fossiles. La grande question du WEO 2008 : « Les approvisionnements gaziers et pétroliers mondiaux sont-ils menacés ? ». Le Rapport privilégie deux enjeux :
1. « Les perspectives de production de pétrole et de gaz : quelle est l’ampleur des réserves de gaz et de pétrole, et quelles quantités peut-on en extraire ? Les investissements seront-ils suffisants ? 2. Les scénarios climatiques pour l’après 2012 : quels sont les objectifs d’émissions qui pourraient ressortir des négociations internationales en cours (voir Poznan et en 20009, Copenhague) sur le changement climatique ? Quel pourrait être le rôle des systèmes de permis d’émissions et des approches sectorielles dans la transition vers un avenir énergétique sobre en carbone ? »
Pour résumer le Rapport, disons que les experts de l’AIE s’alarment de l’écart grandissant qui pourrait se produire dans les années à venir entre la très forte croissance de la demande en combustibles fossiles et la capacité des infrastructures d’exploitation à y répondre. A cause, notamment, du taux de déclin de la production dû à la réduction de la taille moyenne des gisements et que l’AIE reconnaît du bout des lèvres mais sans en tirer des conclusions qui remettraient en cause le dogme du développement prétendument nécessaire de la production de combustibles fossiles.
Bref, selon l’AIE il y un risque sérieux du fait des sous investissements, ce qui pourrait provoquer une pénurie de pétrole alors que la ressource existe. La délicate question du taux de déclin est posée mais sert à argumenter en faveur d’investissements massifs dans les secteur des énergies fossiles.
L’autre argument utilisé est celui de la technologie CSC, Capture et Séquestration du Carbone, avec comme objectif 2009 et la 15ème Conférences des Parties (la COP) qui se tiendra à Copenhague et devrait instituer un régime mondial de lutte contre le changement climatique. Les industries fossiles savent qu’il y a là un marché quel que soit le scénario en matière de réduction des émissions de CO2 : « Cela nécessitera des politiques novatrices, un cadre réglementaire approprié, la mise en place rapide d’un marché mondial du carbone et des investissements accrus dans les activités de recherche, de développement et de démonstration en matière d’énergie » (WEO 2008). Selon les scénario retenus, en 2030, le prix du carbone pourrait varier entre 90 et 180 dollars la tonne de CO2. Actuellement, le prix moyen de la tonne de CO2 est de 26,40 dollars au regard des chiffres annoncés à la Conférence de Poznan où selon l’AFP, on a appris que le marché mondial de CO2 a augmenté au premier semestre de 2008 de 41% par rapport à la même période de 2007, il est à 38 milliards d'euros. Enfin, le WEO 2008, estime que des "investissements colossaux" seront nécessaires en termes de dépenses d'équipements dans les matériels ou l'électroménager à meilleur rendement énergétique. Notamment "ce sont les particuliers qui engagent (quel que soit donc le scénario) le plus gros des dépenses supplémentaires car ils doivent payer plus cher les voiture, les appareiels électroménagers et les habitations plus sobres en énergie. Ce surcoût se monte à 17 dollars par personne et par an en moyenne mondiale....".

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